Féminiser l’enseignement supérieur : un enjeu aussi pour l’industrie
Les femmes dans l’industrie : encore trop peu représentées
Bien que 56 % des étudiants en France en 2021 soient des femmes, elles restent encore largement sous-représentées dans les secteurs techniques. En effet, seulement 28 % des élèves en écoles d’ingénieurs sont des femmes. Cette moyenne masque de grandes disparités. Quand certaines écoles spécialisées plafonnent toujours à 15 % d’élèves femmes, certaines filières en biologie ou chimie sont à 80%.
Au total, les femmes ne représentent que 24 % des profils Ingénieurs dans l’industrie et même seulement 16 % des professionnels du numérique, selon la Conférence des Grandes Écoles (CGE). Cette situation freine les entreprises qui recherchent des talents féminins pour diversifier leurs équipes et stimuler l’innovation.
La féminisation, un levier de performance
L’Organisation Internationale du Travail (OIT) a démontré que les entreprises ayant une meilleure parité hommes-femmes améliorent leur productivité de 5 à 20 %. De plus, des études montrent que la diversité des équipes favorise une meilleure prise de décision et stimule la créativité.
De plus, les entreprises qui intègrent des femmes dans les métiers techniques répondent aux attentes des jeunes générations, de plus en plus sensibles à l’inclusion et à la parité, formant ainsi un cercle vertueux qui permet d’attirer les talents.
Les défis restent nombreux. Les stéréotypes de genre, les biais inconscients et le manque de modèles féminins sont autant d’obstacles à l’accès des jeunes femmes aux filières scientifiques. De plus, la récente réforme du Baccalauréat a éloigné les élèves des lycées des options scientifiques, avec un effet plus marqué chez les filles.
Féminiser l’enseignement supérieur
Pour remédier à cette situation, plusieurs pistes peuvent être envisagées.
Un renforcement des matières scientifiques dès le primaire, avec une formation accrue des professeur.es des écoles, souvent issu.es des filières littéraires, serait une piste pour le long terme. Une évolution du recrutement dans les écoles d’Ingénieur.es pouvant aller allant jusqu’à la discrimination positive pour les femmes serait une autre piste permettant des résultats plus rapides. Enfin, proposer des actions concrètes telles que des stages dédiés, des bourses pour les étudiantes et des programmes de mentorat, aideraient aussi à la féminisation de l’enseignement supérieur.
L’ESB, consciente de ces enjeux agit pour développer l’attractivité du métier d’ingénieur. Depuis plusieurs année, Sophie Bellec, référente Égalité Diversité Élèves, mènent des actions dans ce sens, comme des visites de chantiers ou de l’école avec l’association Elles bougent.
Le rôle des entreprises
Les entreprises doivent jouer un rôle actif dans cette dynamique. Leur collaboration avec le monde de l’enseignement est cruciale pour garantir l’égalité des chances et permettre aux femmes d’accéder à des carrières d’ingénieur et à des postes techniques.